UN PEU D'HISTOIRE : LE GRENIER
Ethymologiquement, "grenier" provient de "guernier" en vieux français, lui-même issu du latin granaria, dont le sens est irréfragable : local d'entreposage du grain. Il est d'ailleurs attesté dès le XIIème siècle, pour décrire différents types d'entrepôts agricoles.
UN ABRI INHOSPITALIER
Les planchers sont rapidement apparus dans les fermes pour isoler la partie habitable de la maison de la réserve à foin (fenil), à paille (pailler) ou à grain (grenier). Il fallait bien mettre à l'abri ses maigres récoltes, les conserver à portée de main d'une part et en favoriser la surveillance d'autre part. Evidemment, l'exode rural massif des XIXème et surtout XXème siècles a rendu inutiles ces lieux de stockage qui se muèrent, au fil du temps, en débarras. De toute façon, dans les maisons, on disposait de suffisamment de place pour loger tout son monde et on ne voyait guère l'intérêt d'aménager de quelque façon que ce fût cet espace inhospitalier.
QUAND LE GRENIER SE DECLINE...
Pour être tout à fait précis, sachez que si ce réservoir à céréales se situait habituellement au-dessus de la maison d'habitation, il pouvait également constituer un bâtiment par lui-même, tel le "regard" savoyard qui permettait à plusieurs paysans de réunir en un même lieu de stockage leurs moissons.
Il existait également dans les bourgs, et depuis l'antiquité romaine, des greniers publics à l'usage de tous les villageois, notamment pour y stocker d'une année sur l'autre le surplus des moissons. Et, faute de place, je n'évoquerai pas ici les greniers à sel de sinistre mémoire puisqu'ils servaient à la perception de l'impôt le plus détesté de l'histoire de France, la gabelle.
... ET S'INTERPRETE
Le dernier étage d'un bâtiment a toujours titillé les architectes pour accommoder cet espace. La mansarde constitue d'une certaine manière un grenier au sens moderne du terme. Ce vocable prenait sa racine dans le patronyme de l'architecte, sinon l'inventeur du moins le promoteur de cette technique, François Mansart.
LE COMBLE DU GRENIER
Ethymologiquement, le terme "comble" vient de la locution adverbiale "a cumble" qui indique le dépassement des bords d'une mesure :
- la goutte qui fait déborder le vase
- le comble du bonheur
- la mesure est à son comble.
De la même façon, chacun connait l'expression "de fond en comble" qui, à l'origine, signifie "de la cave au grenier".